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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 20:52

Cinéma Théatre : 2 avenue Paul Doumer


Grace à Thierry Bessac (Cf les Clubs de Villers-Cotterets), voici un très intéressant témoignage sur le Cinéma Théatre de Montdidier.

Ce témoignage est d’autant plus intéressant qu'il traite d’une période que je n’avais pas dans mes annuaires Bellefaye (je possède de ceux de 1976 et 1984) et surtout,  il relate la vie quotidienne d’une petite exploitation de province.

 

Après Rosny sous-bois (93)  où Mr et MMe Bessac tenaient déjà une salle de Cinéma, le Trianon, ils reprennent l’exploitation du cinéma-théatre de Montdidier en janvier 1977,

L’affaire comprend alors le cinéma et son café attenant qui était un plus pendant les entr’actes. Le cinéma fonctionnait en les Vendredi, Samedi, Dimanche, les jours fériés et durant vacances scolaires. Les montdidériens ont pu découvrir la séance du « samedi minuit » avec des films appropriés…

Très belle bâtisse datant des années 50 avec une belle façade mais complétement défraichie. On rentre dans un grand hall avec deux accès à la grande et unique salle très vétuste (de 300 à 350 places) et un beau et large escalier menant au balcon… La salle comporte un écran jauni par les années, des peintures défraichies elles aussi et des fauteuils en très mauvais état ; voir cassés ou même absents à différents endroits et remplacés par des chaises de bar… ça parait impensable aujourd’hui mais c’était pourtant bien réel !!!

 MontdidierFauteuils.png

Fauteuils de l’époque (datant des années 50/60) assise rabattable capitonnée recouvert de skaï bordeaux. Structure métal et bois 

 

La première chose faite a été la rénovation de la salle (sol, déco, éclairage et changement des fauteuils, grâce à l’acquisition d’un lot de fauteuils d’occasions  pour un prix raisonnable provenant d’une salle qui venait de fermer).

Le hall et une partie de la façade ont été rafraichis aussi. Pas encore d’enseigne lumineuse ni de caissons pour les affiches mais des panneaux en bois qui servaient de support pour la publicité.

La projection était assurée par Mr Bessac. Elle se faisait avec double projecteurs en alternance. C’était des anciens appareils MIP14 .

 

MIP-XIV.png

Projecteur MIP XIV

 

Ils sont remplacés 2 ans après par des MIP17 qui fonctionnaient encore « aux charbons » .

 

MIP-XVII.png

Projecteur MIP XVII

 

je précise : pour la partie éclairage, les appareils n’étaient pas dotés de lampes au xénon mais il y avait de grosses lanternes et c’était grâce à des petites baguettes constituées de charbons et recouvertes de cuivre que la lumière était produite. (Petite anecdote : parfois, le charbon se consumait trop vite et pendant quelques secondes, il n’y avait plus d’image à l’écran).

Le film ne tenait pas sur une seule et même bobine (environ 2.500 mètres de pellicule pour un film d’1 heure 30). Changement de bobine tous les 20 minutes en moyenne et qui demandait une surveillance presque constante. (Il suffit de visionner les « anciens » films et vous apercevrez dans le haut à droite de l’image environ toutes les 15, 20 minutes pendant 3-4 secondes un rond noir ou une croix, c’était le signal pour mettre en route le deuxième appareil de façon à ce qu’il n’y ai pas de coupure du film visible à l’écran.

Malgré tout cela, cette salle avait son public !!!

L’affaire a ensuite été divisée et Mr Et Mme Bessac n’ont conservé que la partie cinéma.

L’accès aux films était bien plus difficile que durant l’exploitation de la salle de Villers-Cotterêts… Aucunes exclusivités ni de copies de l’ADRC puisque l’agence n’a été créée que dans les années 80  MAIS le public savait patienter ; beaucoup de jeunes n’avaient pas de voiture comme aujourd’hui.

Quelques chiffres : l’Aile ou la Cuisse, King-Kong, la Fièvre du samedi soir et Grease et les « Walt Disney » pour ne citer que ces films là atteignaient les 1.000 entrées facilement malgré leur programmation plusieurs semaines, voire plusieurs mois après leur sortie nationale.

Le même type d’exploitation  familiale que Villers-Cotterêts par la suite (programmation, gestion, publicité, entretien…   jusqu’au transport et échange des copies des films tous les mercredis sur Paris et sa périphérie)  sur la période allant de janvier 1977 à mai 1982.

De février 1979 jusqu’en 1982 double exploitation à 80 kms de distance entre Montdidier et Villers-Cotterêts  (2 équipes s’étaient alors formées…)

 

 

Un grand merci à Thierry Bessac pour ce témoignage.

 

Grace au dynamisme de Fabien Lheureux , le municipalité et fort de l’excellente fréquentation, le Cinéma Hollywood devrait être équipé pendant l’été 2012 d’un projecteur numérique (80 K€).

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